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Enfants malades

Introduction : 

 

Dans le cadre du cours d’enfants malades donné par monsieur Docquiert, il nous a été demandé de détailler notre réflexion concernant la situation des enfants malades et de l’école à l’hôpital.

Le cours d’enfants malades m’a beaucoup apporté et c’est principalement pour ce cours-là que j’ai entamé cette année de spécialisation.

En effet, dès que j’ai commencé mes études d’institutrice primaire, j’ai voulu enseigner dans l’enseignement spécialisé et plus particulièrement dans le type 5. Malheureusement, je n’avais pas assez de connaissances pour me lancer là-dedans une fois mon diplôme en poche.

Représentations initiales :

Avant d’avoir les différents cours, j’avais une image assez particulière de l’école à l’hôpital. Je pensais que les cours se faisaient en individuel et que l’enseignant se déplaçait jusque dans la chambre de l’enfant. Je pensais également que l’enfant était obligé de participer aux cours et que cela se passait pendant plusieurs heures, ce que je trouvais assez lourd pour un enfant malade.

En plus de cela, je pensais que les enfants recevaient tous leurs cours de leur école ordinaire et qu’ils devaient également réaliser des devoirs. De plus, pour moi « enfant malade » rimait avec « maladie grave ».

Je me rends compte qu’en fait, je ne connaissais pas grand-chose à propos de l’école à l’hôpital et de ce fait j’étais contente de pouvoir en apprendre un peu plus.

Apports du cours :

Lors du premier cours, nous avons donné nos premières représentations sur ce qu’est un enfant malade et ensuite nous avons fait une mise en commun.

Lors de cette mise en commun, nous avons appris qu’un enfant malade n’était pas seulement un enfant atteint d’une maladie grave, mais cela pouvait également être un enfant qui a de la fièvre, qui a une infection aux dents ou qui a une phobie scolaire. Nous avons également appris la différence entre le somatique et le psychiatrique. Le somatique concerne les enfants atteints d’une pathologie grave telle qu’un cancer, une malformation cardiaque ou un trouble des fonctions rénales. Le somatique demande des traitements longs et pénibles. Pour le psychiatrique, l’école est généralement implantée dans les services de psychiatrie infanto-juvénile. Lors de ce premier cours, nous avons aussi appris que l’école à l’hôpital ne se faisait pas de manière individuelle, mais bien collective. J’étais très étonnée d’ailleurs de savoir que les élèves étaient très souvent tous ensemble dans une seule et même classe, qu’ils soient en maternelle, en primaire ou en secondaire.

Lors du deuxième cours, nous avons découvert qu’il existait pas mal d’écoles au sein des hôpitaux, ce que j’ignorais totalement. En effet, j’ai été très étonnée par le nombre d’hôpitaux qui organisent l’école à l’hôpital et je trouve cela super chouette. Pour un enfant qui est hospitalisé pendant plusieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs mois, il est important de pouvoir continuer à apprendre de nouvelles choses, à s’exercer, mais surtout à garder un contact humain avec d’autres personnes que les médecins telles que des enseignants ou même des enfants de son âge.

En plus de l’école au sein même de l’hôpital, il est possible pour les enfants de recevoir des cours donnés à domicile. Notamment grâce à « L’École à L’Hôpital et à Domicile », appelée aussi EHD. Il existe également l’ASBL Classcontact.be qui permet aux enfants malades de se procurer gratuitement du matériel informatique pour pouvoir rester connecté avec sa classe depuis l’hôpital ou depuis le domicile. Je trouve cela vraiment très bien, surtout en cette période de crise.

Lors du troisième cours, nous avons vu les différentes missions de l’école à l’hôpital concernant l’élève lui-même, le savoir et les autres à savoir :

1. Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves (élève lui-même) ;

2. Amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle (le savoir) ;

3. Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures (les autres) ;

4. Assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale. (les autres)

Je trouve que ces missions sont justes et ont leur place dans l’enseignement de type 5.

En effet, les enfants malades ont besoin de retrouver une confiance en eux et de se développer comme tous les autres enfants. Il est important pour eux de se changer les idées et de ne plus penser qu’aux soins qu’ils doivent recevoir. Ils ont également besoin de poursuivre leurs apprentissages, de garder un lien avec leur école ordinaire, mais aussi d’apprendre à devenir un citoyen responsable. De plus, ils ont besoin de garder des contacts avec leurs camarades de classe et leur titulaire.

Le but de l’école à l’hôpital est également de faire en sorte que l’enfant-patient garde sa place de sujet et ne devienne pas un objet de soin.

Lors du quatrième cours, nous avons vu la posture éthique qui doit être une posture clinique. En effet, dans l’enseignement spécialisé de type 5, pour l’enseignant il ne s’agit pas de jouer au sauveur, à l’empathique ou encore à l’animateur. Il s’agit tout simplement d’accueillir l’enfant comme il est et de recueillir tous les éléments qui vont servir à construire correctement son intervention.

Il est également important de savoir qu’il s’agit d’une pratique individuelle, c’est-à-dire qu’il faut travailler au cas par cas. Un enfant n’est pas un autre, ils sont tous différents, ils ont des besoins différents. En effet, un enfant peut très bien avoir besoin d’un cadre très scolaire avec des cahiers, des devoirs et un autre, au contraire, va avoir besoin d’une rupture totale en va détourner le cadre scolaire. En tant qu’enseignant il faut donc s’adapter à chaque enfant, à chaque personnalité, à chaque besoin. Il est aussi important de manier la relation en évitant de manipuler l’enfant.

Observations :

En dehors des cours, j’ai eu l’occasion de me rendre à l’école Escale pendant deux jours pour observer comment cela se passe. J’ai été très étonnée, car les enfants sont libres de faire ce qu’ils veulent, ils peuvent venir en classe pour apprendre, mais également pour colorier ou pour jouer. Les institutrices présentes ne forcent jamais les enfants à faire telle ou telle activité et il arrive souvent que chaque enfant fasse une activité différente à un même moment. Ce qui m’a le plus étonné c’est que, malgré leur maladie, ces enfants sont très souriants et sont heureux de venir à l’école. En plus de cela, ils sont chouchoutés par les adultes qui les entourent (enseignants, médecins, kinés, etc.) et je trouve que ceux-ci arrivent à créer une atmosphère rassurante et apaisante.

Après avoir participé au cours d’enfants malades et après avoir observé pendant 2 jours l’école Escale, je peux dire qu’il est très important pour les enfants de pouvoir se rendre dans la classe de l’hôpital afin que ceux-ci puissent entretenir des liens humains et amicaux avec d’autres enfants de leur âge. Je trouve que le fait que cela ne soit pas obligatoire et pas aussi strict qu’à l’école ordinaire permet aux enfants de venir aux moments où ils en ressentent le besoin et lorsqu’ils s’en sentent capables. Il est également très important pour les enfants malades de continuer leur vie comme les autres et de continuer à aller à l’école comme les autres enfants malgré que ce soit à l’hôpital. De plus, j’admire beaucoup ces institutrices qui s’adaptent à chaque enfant, qui font en sorte de leur changer les idées et qui essayent un maximum de leur apprendre des choses tout en gardant un côté ludique. Je suis également très étonnée du fait que ces enfants-là sont très heureux d’aller à l’école et sont contents d’apprendre.

Que faire en tant qu'orthopédagogue ?

En tant qu’orthopédagogues, nous pouvons faire beaucoup de choses pour aider les enfants malades.

Nous pouvons tout d’abord être présents pour l’écouter, le rassurer et l’encourager.

 

Nous pouvons également faire le lien entre les différents intervenants tels que l’enfant, les parents, les médecins, l’enseignant et les autres spécialistes.

 

Notre rôle est également d’aider l’enfant à avoir confiance en lui et à lui faire adopter une attitude positive à son égard. Nous pouvons rassurer et soutenir la famille de l’enfant. L’organisation d’un cercle de parole avec d’autres bénéficiaires peut également être une bonne initiative de la part de l’orthopédagogue afin de montrer à l’enfant qu’il n’est pas seul à vivre cela et qu’il peut compter sur d’autres personnes.

 

Lorsque l’enfant retourne dans l’enseignement ordinaire, nous pouvons l’accompagner afin de sensibiliser les autres enfants de la classe ainsi que les enseignants afin d’éviter les moqueries (perte de cheveux, etc.).

Recherches personnelles : 

Je me suis également renseignée en dehors des cours en faisant des recherches supplémentaires et observant sur le terrain. J’ai pu observer comment se déroulait une journée à l’école Escale. Ma première journée d’observation s’est déroulée au huitième étage, dans le service de pédiatrie. Pour démarrer la journée, les enseignants de maternelle (deux), de primaire (deux) et de secondaire (cinq) ainsi que la coordinatrice se rejoignent dans la classe. Les infirmiers viennent ensuite informer les enseignants sur les enfants qui viennent d’arriver à l’hôpital et ceux qui sont repartis, mais également sur les différents soins et opérations qui vont se passer dans la journée. Chaque enseignant réalise alors une fiche de présence en séparant les enfants qui sont en chambre et ceux qui peuvent venir en classe. J’ai eu l’occasion de suivre les deux institutrices du primaire. Par la suite, les enfants pouvant rejoindre la classe sont attendus. Certains, comme les nouveaux par exemple, ne viennent pas d’eux-mêmes, nous nous sommes alors rendus dans leur chambre pour leur expliquer qu’ils étaient les bienvenus.

Les institutrices se renseignent alors auprès des enfants pour savoir si ceux-ci reçoivent du travail de l’école, sinon, elles possèdent beaucoup de matériel et d’exercices à proposer aux enfants. Généralement, l’une d’entre elles reste dans la classe et l’autre se rend chez les enfants qui n’ont pas la possibilité de sortir de leur chambre. Tout ceci se déroule le matin, l’après-midi quant à elle se déroule d’une toute autre manière. L’après-midi, des ateliers sont organisés, le mercredi par exemple, il s’agit d’un atelier sur l’actualité et/ou la philosophie, appelé « actu/philo ». Les secondaires et primaires sont alors regroupés.

J’ai pu comparer ce que j’ai observé avec un reportage que j’ai regardé : « Comment poursuivre sa scolarité pour les enfants malades à l’hôpital ? », publié par France 3 Nouvelle — Aquitaine. En effet, dans le reportage, on peut voir que l’institutrice va chercher les enfants dans leur chambre et elle adapte ses cours en fonction de l’état de santé des enfants, cela se rapproche fortement de ce que j’ai pu observer. De plus, les élèves sont mélangés malgré leurs âges différents, tout comme à l’école Escale.

Ma deuxième journée d’observation s’est déroulée à l’école située à l’hôpital de jour. La journée était complètement différente de celle en pédiatrie et j’ai compris qu’en fait les deux systèmes étaient très différents. En effet, à l’hôpital de jour ce sont des enfants présents à l’hôpital pour cause d’examen, de chimiothérapie ou encore pour de kiné. Ceux-ci ne dorment pas à l’hôpital et la plupart du temps ils sont accompagnés par un parent. Ils viennent alors à l’école entre deux rendez-vous afin de se changer les idées, de s’occuper, mais également d’apprendre. L’école comporte deux institutrices, une de la maternelle, une du primaire et une du secondaire. Étant donné que les parents sont sur place et que les enfants sont généralement fort occupés par différents rendez-vous, ceux-ci entrent et sortent sans cesse de la classe, contrairement à l’école située en pédiatrie. Ce qui diffère également entre les deux écoles c’est que l’école située à l’hôpital de jour n’est ouverte que la matinée.

Le reportage « L’école à l’hôpital, épisode 2 : Comme dans les petites écoles de campagne, la classe unique. » nous montre à quel point l’école dans le milieu hospitalier est important pour les enfants malades, car cela leur permet de voir d’autres choses et d’oublier pendant un instant leur maladie. En plus de cela, les enfants sont contents d’aller à l’école, car ils ont une institutrice quasiment pour eux tout seuls, ce qui leur permet d’apprendre de nouvelles choses, mais également de prendre plus de temps pour comprendre une matière dans laquelle ile rencontrent des difficultés. En effet, l’école à l’hôpital permet une pédagogie plus proche de l’élève.

Conclusion :

En conclusion, le cours m’a donné envie d’en connaître un peu plus et d’apprendre sur le terrain. C’est pourquoi j’ai décidé de réaliser mon stage dans l’enseignement de type 5 et plus particulièrement à l’École Escale. Je suis persuadée que mon stage ne va faire que confirmer mon désir d’enseigner dans le milieu hospitalier et le bagage supplémentaire que m’amène cette formation ne sera que bénéfique.

Sources :

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